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The author in the city of Nice, côte d'Azur, France

Bonjour, ravie de vous voir ici !

Ma vie “fusion” est née il y a plus de 20 ans, quand je suis partie de Chine pour la France pour étudier avant de m’installer. Chacun de ces deux pays est doté d’une longue histoire culinaire avec sa propre influence dans le monde. Pour moi qui ai grandi dans un pays où “avez-vous déjà mangé” équivaut à “comment allez-vous?”, mon intérêt pour les bonnes choses ne faisait qu’accroître dans l’autre où “l’appétit vient en mangeant”.

 

Tout au long de ces années, ma vie est aussi celle d’une ambassadrice pour la cuisine dans ces deux pays qui me sont chers. On me pose souvent des questions sur ce qu’on mange, en me demandant si un aliment ou un plat de l’un existe dans l’autre. Cela peut paraître élémentaire dans ce monde hautement googlisé. Mais ces questions révèlent une authenticité de curiosité et d’intérêt. Des fois je vois un soulagement sur leur visage lorsque je confirme que nous avons aussi du riz en France ou du pain (vapeur) en Chine, certainement parce que les gens comprennent qu’ils ne sont pas si différents après tout. Des fois quand je dis que les français ont du vinaigre de vin et que les chinois ont du vinaigre de céréales, les gens ont l’air surpris qu’on partage le même secret de la nature bien maîtrisé par nos ancêtres, c’est-à-dire utiliser la fermentation pour obtenir un condiment similaire. Des fois ma réponse est un non, par exemple quand on veut savoir s’il y a du tofu en France et du fromage en Chine. Mais quand je leur explique que les français peuvent manger un fromage différent chaque jour dans l’année et ce, avec une multitude de façons d’en consommer, les chinois y répondent avec une certaine joie et fierté, “nous aussi, nous avons du tofu maturé et nous en mangeons cru, à vapeur et frit!”

 

Étant moi-même une passionnée de cuisine, ma double culture franco-chinoise est une source inépuisable de découvertes et d’inspirations. Des noix de Saint-Jacques grillées, servies avec une sauce déglacée à base de sauce de soja, alcool et vinaigre de riz, et avec des graines de sésame toastées parsemées par-dessus, sont un des plats préférés de mes amis. Le poulet rôti, cuit dans une cocotte en fonte, pré-mariné dans une sauce d’huître agrémentée d’un mélange cinq-épices, et farci de riz glutineux mêlés de champignons shiitake émincés, est ma version du traditionnel déjeuner du dimanche. Bien sûr, le bonheur se multiplie si partagé, nul besoin de mentionner la douceur des moments en famille ou entre amis autour de la bonne cuisine. Me voilà qui me réjouis de mon rôle d’ambassadrice de gastronomie en France et en Chine.

 

Cela dit, la cuisine française et la cuisine chinoise sont très différentes à beaucoup d’égards. Néanmoins, des parallèles sont possibles pour comprendre et enrichir l’un l’autre. Dans ce monde avec vraisemblablement beaucoup de fractures, la gastronomie offre la parfaite illustration de comment nos similitudes nous rassemblent et nos différences nous inspirent. C’est ce qui m’a motivée pour écrire.

Bei

bei@cuisineparallel.com

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